Abbaye d'EchourgnacAbbaye d'Echourgnac
©Abbaye d'Echourgnac|Déclic & Décolle
Expériences à vivre

L'Abbaye d’Échourgnac, quiétude et délectation des papilles

Entre tradition et modernité

Au cœur de la forêt de la Double, nichée sur la colline surplombant le village d’Échourgnac, Notre Dame de Bonne-Espérance se dresse comme un havre de paix. Cette abbaye cistercienne, riche en histoire et en tradition, abrite une communauté de sœurs qui confectionnent quelques douceurs sucrées et fromagères, dont le fameux fromage Trappe Échourgnac à la noix… un voyage entre quiétude et gastronomie.

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Certaines photos de ce reportage ont été prises dans les espaces de vie privés des sœurs cisterciennes, au sein de la clôture monastique, non accessibles au public.

Ici... il n'y a rien à voir, rien à faire... juste vivre...

C’est beau, paisible, le temps semble suspendu … Lorsqu’on arrive près de l’ensemble monastique, on est de suite apaisé, plongé dans une certaine sérénité, on ressent la chaleur et la bienveillance qui émanent de la communauté. Depuis sa création, l’abbaye a été un lieu de refuge spirituel et de contemplation, offrant un espace de quiétude au milieu de la nature verdoyante du Périgord. On y vient en retraite, s’imprégner du silence, prendre le temps, se ressourcer. Seul ou en groupe, on peut vivre ici au sein de l’hôtellerie monastique, une expérience enrichissante et réconfortante, une plongée dans la tradition d’une vie monastique.

Sous l’égide de Mère Bénédicte, les 22 moniales vivent dans la tradition cistercienne avec une ferveur inébranlable. Leur vie est rythmée par la prière, le travail, et le partage. Loin de vivre recluses sur elles-mêmes, les sœurs ont fait de l’accueil et du partage une de leurs missions principales, offrant aux visiteurs la possibilité d’apercevoir leur mode de vie, leur artisanat et leur spiritualité.

Les 40 000 personnes qui viennent sur le site chaque année ont l’opportunité de découvrir aujourd’hui l’église abbatiale, les extérieurset un espace vidéo. Sans oublier la très jolie boutique où il est possible de faire ses emplettes avec, entre autres de bons produits de la communauté d’Echourgnac.

Mais quelle histoire !

Nous sommes en 1868 et les environs sont envahis par les marécages et les moustiques qui transmettent le paludisme. Des moines de l’Abbaye du Port-du-Salut en Mayenne, s’installent pour assécher la région et commencent à édifier l’abbaye. Ils encouragent et aident la population locale à éradiquer les marais puis à exploiter la terre. En échange, les religieux créent une ferme et s’engagent à acheter les productions paysannes. Mais que faire de tout ce lait produit… et ainsi naquit la fromagerie !

En 1923, c’est une communauté de sœurs trappistes, des moniales cisterciennes qui s’y installe. L’ordre cistercien est célèbre pour son engagement envers la simplicité, la prière, et le travail (règle de Saint Benoit). Les sœurs s’inscrivent dans cette tradition et tentent de pourvoir à leurs besoins (verger, potager, …). Elles décident entre autres de racheter la fromagerie et même de diversifier leur production en lançant leur confiserie.

Un trésor de fromage inégalé

Au cœur de cette abbaye unique, les sœurs de Bonne-Espérance sont célèbres pour leur talent de fromagère. Le Trappe 1868, comme son nom l’indique, est un héritage du savoir-faire des premiers moines. Les sœurs ont perfectionné leur technique au fil des générations, créant un fromage au lait de vache, à la fois crémeux et délicieusement parfumé. Mais leur renommée a explosé à la fin du siècle dernier lorsque sœur Jeanne d’Arc innova en créant un nouveau Trappe au vin de noix affiné entre 2 et 4 semaines dans les caves.

Ce sont en effet les caves d’affinage qui renferment ce trésor précieux. Les fromages Trappe y reposent, murissant lentement pour atteindre leur apogée en saveur. L’atmosphère humide et fraîche des caves est idéale pour ce processus, permettant aux fromages de développer leur caractère unique et leur goût exceptionnel.

Chaque étape de la fabrication est réalisée à la main, avec soin et précision, reflétant l’engagement de la communauté envers la qualité et la tradition. Les sœurs les retournent régulièrement, surveillent leur évolution avec une attention méticuleuse. C’est bien simple, le fromage est ici une célébrité qui se fait dorloter comme dans une thalasso : brossage, repos, maquillage, gommage, bain, … une véritable star on vous dit !

Ce centre de fabrication artisanale, s’est également diversifié avec la conception de confiseries maison : miel, confitures, pâtes de fruit, tisanes, … des douceurs essentiellement à base d’ingrédients de leur propre récolte, comme le nectar produit par les abeilles de leurs 15 ruches. Des produits simples imprégnés de l’amour et de la dévotion de la communauté…

Artisanat, partage et économie raisonnée

La vie collective est ici partagée entre 22 sœurs âgées de 30 à 99 ans. Elles vivent ensemble, en communauté, en quête d’un équilibre de vie où l’on s’écoute, s’entraide, se demande pardon. La notion de partage commence par une répartition des tâches entre la fromagerie, la confiserie, la boutique, les espaces de vie, le potager, l’accueil et la restauration des pèlerins, …

Avec sa production de 140 tonnes de fromages, la fromagerie finance en grande partie la vie économique du monastère. Mais ici, loin des logiques mercantiles, les moniales s’inscrivent dans une logique d’économie raisonnée. Elles sont gardiennes d’une philosophie de production qui met l’accent sur la durabilité et le respect de l’environnement. On ne cherche pas le profit à tout prix, mais simplement à récolter ce dont on a besoin pour vivre.

En pratiquant l’éco-pâturage et la permaculture dans leur potager biologique de 6 000 m2, leur approche de l’agriculture est respectueuse de la terre et s’inscrit également dans cette démarche de respect, de responsabilité sociale et de partage équitable. Un engagement profond que les sœurs transmettent auprès de jeunes voyageurs qui viennent prêter main forte en woofing (travailleurs dans le Bio contre de l’hébergement). Une nouvelle opportunité de créer du lien, de partager les connaissances et les compétences.

La générosité est au cœur des préceptes de la communauté. C’est naturellement que chaque année, 20 000€ sont offerts à des associations locales. Une nouvelle occasion de partager et de tisser un réseau local vertueux. Les moniales ne s’arrêtent pas là et sont loin de vivre en autarcie. Elles créent des ponts avec des écoles, des structures voisines, des savoir-faire locaux assez similaires comme par ex. le moulin de la Veyssière, producteur d’huile de noix.

Entre tradition et futur

C’est un lieu où la tradition et la modernité se rejoignent harmonieusement. Et il existe de nombreux projets pour continuer à valoriser le mode de vie de sœurs Alix, Annabel, Irène, … Un nouveau parcours de déambulation et connecté à la nature, devrait voir le jour d’ici 1 ou 2 ans afin de permettre aux visiteurs de mieux « pénétrer » dans l’univers monastique. Tout comme la fromagerie qui investira de nouveaux bâtiments pour permettre au public de mieux apercevoir le savoir-faire et la production.

Une manière de « faire venir le monastère au visiteur » puisque ce dernier ne peut franchir la « clôture monastique », havre de paix et de vie des moniales.

Un aperçu de l'expérience

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