Des petites histoires
qui font la grande !
1968… Quelque part en région parisienne
– « Mais pourquoi on part en voiture de nuit, on va où ? » s’enquiert la voix fluette de Florence, 4 ans.
– « Mais t’as pas encore compris ? On va dans le Périgord : Maman et Papa ont acheté un château ! » répond Isabelle, la grande sœur.
– « On va vivre dans un château… ? », se murmure à elle-même la fillette les yeux pleins d’étoiles.
Cette scène a été vécue par 2 petites filles qui embarquaient avec leurs parents pour une sacrée aventure ! Celle d’une vie … de plusieurs vies !
1972… dans le Périgord Noir et le petit village de Saint-Crépin-et-Carlucet
« Mon dieu, j’ai acheté une ruine debout » soupire le chef de la famille Lebon. L’architecte constate et déplore « La tour hexagonale bascule, elle penche de 23cm ! ». L’hiver humide laisse au fil des âges son empreinte sur le bâtiment. « L’hiver, l’eau sort des murs. » raconte la métayère aux nouveaux propriétaires.
La grande maison des XVe et XVIIe siècles aux allures de manoir est construite à flanc de colline. Elle subit inexorablement les dégâts engendrés par le temps et le ruissellement des eaux.
Vous l’aurez compris, pendant 50 ans, la famille Lebon s’est consacrée à la restauration de cette demeure en ruine à l’époque. Les anciens occupants, des métayers, avaient transformé cette propriété en véritable ferme et ce fut donc un ouvrage considérable pour que ces murs puissent à nouveau accueillir décemment une famille. Le travail de plusieurs vies !
Aujourd’hui
Un dernier virage et là, devant nous, en contrebas, se présente un paysage de conte de fées, un havre de paix. C’est un écrin de nature sauvage, une petite et verdoyante vallée encaissée. On devine un authentique village à l’ancienne, un hameau où trône fièrement un pittoresque petit château périgordin, avec sa pierre dorée et ses toits typiques de lauze.
La découverte du château de Lacypierre débute ainsi, par la douce sensation d’un voyage au temps des petites seigneuries du Périgord. C’est l’ancienne maison de campagne du dernier des Lacypierre, Guillaume (1734 – 1826). La résidence est composée de 2 tours, d’une grande cheminée sur le pignon, d’un petit bâtiment annexe qui faisait office autrefois de soue (porcherie) et de séchoir à châtaignes…
Les visiteurs gravissent les marches de l’escalier de la tour hexagonale, usées par les sabots des paysans qui, pendant 3 siècles, ont porté le grain au grenier en guise d’impôt. Le groupe écoute attentivement Isabelle expliquer l’état des lieux il y a plus de 40 ans. On entend alors des « Oh incroyable ! », « Mais quel travail… ! ». On a du mal à y croire en effet lorsqu’on occupe par exemple le salon, ébahi par son riche mobilier, son parquet d’origine Louis XVI et la finesse de ses poutres apparentes mises en valeur par des peintures.
Portrait du Périgord !
Isabelle et Florence LebonRaconter et partager
une maison de famille
« Maman avait son bureau en haut de la tour hexagonale, dans l’ancienne salle du trésor. » dévoile Isabelle. Ce lieu exigu et intime est préservé religieusement par Florence et Isabelle.
Voici un exemple concret du témoignage que transmettent les deux sœurs à leurs hôtes de passage. Visiter le château Lacypierre, c’est s’inviter dans le quotidien de Florence, Isabelle, Papa et Maman… Les photos de famille, les nombreuses collections d’objets anciens et les meubles chinés par « Maman » rendent vivants ces lieux chargés d’histoire(s) personnelle(s).
L’habitation recèle des souvenirs d’enfance aux 4 coins de chaque pièce. Florence et Isabelle racontent l’histoire des lieux, du temps des derniers Lacypierre il y a 200 ans. Elles transmettent avec sincérité et humilité des bribes de leurs propres vies en partageant tendrement souvenirs, anecdotes, émotions réellement vécues au milieu de ces murs et les galères rencontrées au fil des travaux. Une véritable mise à nue qui plonge l’auditoire dans l’intimité de leur vie de famille au cours de plusieurs décennies.
« Maman avait 2 hommes dans sa vie : papa et Guillaume de Lacypierre, le dernier de la famille ayant occupé le château. » s’amuse Isabelle. « Elle a rassemblé des archives pendant des années, découvrant même qu’il fut décoré de l’ordre de St-Louis. Elle parvint à finaliser son ouvrage – « Lacypierre, la mémoire retrouvée » – peu de temps avant son départ. » relate-t-elle avec émotion.
Les 2 jeunes sœurs dormaient au grenier, directement sous les lauzes alors isolées temporairement pour calfeutrer les espaces naturels typiques de ces toitures d’antan.
Vous l’aurez compris, parcourir ces lieux chargés d’histoire, c’est une découverte passionnante transmise par des passionnées. Un moment humain de partage sincère où à la fin de la visite, Isabelle et Florence se font applaudir et remercier pour la transmission de leur amour des lieux. Des remerciements réciproques, heureuses de pouvoir rendre hommage à leurs parents, à leur immense travail, celui de toute une vie…
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