En cette année des JO de Paris 2024, qui vont mobiliser largement l’attention au cours de l’été, le Festival du Périgord Noir a souhaité rendre hommage dans sa 42e édition aux interprètes comme aux compositeurs français, sous le thème « Furia francese – Focus sur la scène classique française ».
Depuis plus de 40 ans, le public du Festival a pu découvrir la richesse et la diversité de la scène musicale classique française, une équipe de France constituée de jeunes talents sortis des conservatoires, lauréats ou nominés des Victoires de la Musique Classique ou artistes reconnus habitués des grandes salles de concerts ou des festivals de renom. Cette saison 2024 leur sera plus particulièrement consacrée. Des lieux patrimoniaux d’exception contribuent de longue date à les faire découvrir ou à magnifier leur talent, tels l’abbaye de Saint-Amand-de-Coly, la cathédrale de Sarlat, les églises d’Auriac, Fanlac, Saint-Léon-sur-Vézère, Sorges, le cinéma et le vieux bourg de Montignac-Lascaux, le château de Jaillac, le Centre culturel de Sarlat. Le Festival s’attache, en effet, à multiplier les points de contact entre un parcours patrimonial remarquable en Périgord Noir et une saison élaborée pour offrir, lors de chaque concert, un équilibre quelque peu mystérieux entre un lieu, des artistes, un programme, une thématique. « Un artiste peut ouvrir, en tâtonnant, une porte secrète et ne jamais comprendre que cette porte cachait un monde », nous disait Jean Cocteau, dans un de ses aphorismes dont il avait le secret. Telle est bien notre quête constante, ouvrir des portes vers d’autres mondes avec la complicité de musiciens magiciens.
Le Festival a donc fait le choix de croiser l’univers secret de la musique de Chambre, les révélations de la musique Ancienne, les chemins de traverse du Jazz, en se fondant sur l’esprit créatif, le sens poétique – et donnons la parole à Cocteau de nouveau : « L’homme s’il se retourne sur lui-même, se voit, comme les planètes, un côté dans l’ombre. La poésie habite la nuit du corps humain », et la furia francese qui hante interprètes et créateurs français. Cette saison fait aussi la part belle au « Cinéma de Karol Beffa », improvisateur et compositeur, avec les films français Le roi du cirque de Max Linder (1924) et Au bonheur des dames de Julien Duvivier (1930). Elle se prolongera en septembre pour les « Vendanges du Festival », montées en partenariat avec d’autres acteurs culturels du territoire (ville de Sarlat, commune de Saint-Amand de Coly, château de Jaillac).
Au hasard d’un voyage sur les routes du Périgord, nous aurons ainsi rendez-vous cette année avec des chambristes de premier plan, tels le Quatuor Modigliani qui ouvre la saison le 4 août (la compositrice Elise Bertrand y fera entendre une de ses oeuvres), le duo Pierre Génisson – clarinette et Jean-Frédéric Neuburger – piano, le pianiste Adam Laloum en récital, la mezzo-soprano Léa Desandre et Thomas Dunford – luth, Romain Leleu et son Sextett pour une « nuit fantastique ». Nous croiserons des enchanteurs du monde baroque en divers lieux : Alexis Kossenko et son ensemble « Les Ambassadeurs / La Grande Ecurie », l’Ensemble Diderot du violoniste Johannes Pramsohler, « The Curious Bards » du violoniste Alix Boisvert avec la mezzo-soprano Ilektra Platiopoulou pour une découverte des musiques traditionnelles irlandaises et écossaises du XVIIIe siècle, l’Ensemble Baroque du Périgord se produisant en lien avec l’Académie Baroque Internationale du Périgord Noir. Des incursions dans le domaine du jazz auront lieu à Montignac avec « la Relève en Nouvelle-Aquitaine », au Château de Jaillac avec le Thomas Enhco Trio et au Centre Culturel de Sarlat avec le Kyle Eastwood Quintet.
Au coeur du Festival, l’Académie Baroque Internationale célèbrera sa 22e édition, consacrée à certaines des « Histoires sacrées » de Marc-Antoine Charpentier, données en concert dans l’abbaye de Saint-Amand-de- Coly puis dans la Cathédrale de Sarlat. Dirigée par le chef Iñaki Encina Oyón, avec la participation des meilleurs pédagogues venus du monde entier, elle accueillera une quarantaine de jeunes musiciens, chanteurs ou instrumentistes, d’une vingtaine de nationalités. C’est un creuset où se forment les jeunes talents émergents de la scène baroque. Un concert instrumental, deux représentations des Histoires sacrées de Charpentier, des concerts gratuits des professeurs de l’Académie et leurs élèves, une rencontre littéraire/concert de la violoniste-écrivaine Léonor de Récondo (avec la participation de l’association « Les Plumes de Léon ») et diverses répétitions publiques témoigneront du bouillonnement de cette Académie.
Jean-Luc SOULÉ
Président du Festival et de l’Académie
Baroque Internationale du Périgord Noir